Les négociations chez Carrefour dans le collimateur des autorités

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« Nous partageons la même vie que les industriels » et « notre stratégie n’est pas fondée sur les prix », rassurait le directeur général délégué et secrétaire général de Carrefour, Jérôme Bédier, lors du Congrès des Négociations commerciales 2016 organisé par LSA. C’est pourtant bien chez Carrefour qu’ont débarqué la semaine dernière des agents de la répression des fraudes (DGCCRF), d’après le Figaro. L’enseigne aurait imposé à certains fournisseurs  le versement d’une remise « d’un montant significatif » et « non négociable » préalable à toute négociation. Sans le paiement de cette remise, l’enseigne aurait purement et simplement refusé de recevoir les commerciaux selon le journal. Une pratique illégale « passible d’amendes allant jusqu’à 5% du chiffre d’affaires des entreprises concernées », rappelle le Ministère de l’économie dans un communiqué.

Des exigences « exorbitantes »

Loin des discours mielleux de Jérôme Bédier, le discours de Carrefour lors des négociations commerciales est en effet beaucoup plus « cash », comme le montrait un article de Linéaires en septembre dernier. Mécontent des baisses de prix accordées par ses fournisseurs, il les invitait à proposer autre chose que des « montants ridicules » et exigeait des offres au moins aussi intéressantes que son concurrent Leclerc. Les pressions exagérées et les pratiques douteuses lors des négociations commerciales sont monnaie courante dans la grande distribution. En avril dernier, le PDG de Nestlé France, Richard Girardot, comparait même ces dernières à des « gardes à vue ». En 2016 encore, alors que les négocations doivent officiellement prendre fin le 29 février comme chaque année, l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) dénonce « une atmosphère délétère, sur fond de demandes de déflation exorbitantes et irresponsables de la part des quatre centrales d’achat ».

Sauf que cette fois, le gouvernement semble décidé à sévir et se dit prêt à « durcir le cadre législatif ». En avril 2015, Intermarché avait fait l’objet de poursuites de la part de la DGCCRF pour des pressions sur des fournisseurs et en juillet, Leclerc avait été condamné à rembourser 61,3 millions d’euros abusivement perçus ainsi qu’à une amende de 2 millions d’euros. Et ce n’est sans doute que le début : l’Observatoire des négociations commerciales, instauré par l’Ania, recense plus de 260 plaintes d’entreprises liées à des demandes abusives de la part de la grande distribution, précise le Figaro dans son article.




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