La transparence de l’information sur les produits alimentaires est une préoccupation majeure pour les consommateurs et, un atout pour tout acteur de l’agro-alimentaire pour vanter les mérites de ses produits (lieu de fabrication, appellations d’origine protégée ou contrôlée, etc…). L’intérêt est tellement fort pour certains, qu’ils n’hésitent pas à user de supercheries pour faire avaler des salades aux consommateurs. C’est pourquoi, certaines filière comme celle de la bière sont montées au créneaux afin de rendre plus lisible l’étiquetage et éviter tout type de tromperie.
La révolte sonnée par le syndicat des brasseurs indépendants
C’est en décembre dernier que le SNBI (syndicat national des brasseurs indépendants) a remporté une première victoire dans la course à la clarté. Le 4 décembre 2019, l’assemblée nationale a adopté un amendement porté et soutenu en majorité par le SNBI, visant à mentionner de manière évidente sur l’étiquetage le nom et l’adresse du producteur de bière. L’idée est de pouvoir éradiquer toutes les bières “mensongères et les fausses bières locales qui masquent leur provenance”, selon les dires du Président du SNBI, Jean-François Drouin.
Ainsi, les bières trompeuses sur leur origine telles que La Cagole (bière de Marseille produite en République Tchèque), L’Alsacienne sans culotte (bière d’Alsace fabriquée en Belgique), ou encore la Grimbergen 75cl (bière d’abbaye Belge, embouteillée en Allemagne pour un brasseur Alsacien) devront faire un peu plus de place à la transparence quant à la chaîne de valeur de leur produit.
Un écho positif en faveur de la transparence
Cette première avancée a trouvé bonne suite lors du vote du Sénat le 4 mars dernier. L’amendement surnommé “amendement SNBI” a été accueilli favorablement par la chambre qui a fini par adopter définitivement cette proposition de loi. Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation s’en est félicité, et est heureux de pouvoir “concilier les attentes des consommateurs tout en prenant en compte les enjeux économiques et de compétitivité de nos filières”.
Le ministre de l’agriculture a également déclaré lors de ce vote au Sénat que ce sujet serait porté au niveau européen. Ainsi la Commission Européenne aurait d’ores et déjà donné un accord de principe pour pouvoir imposer ces règles sur les étiquetages, avec un effet dès cet été.
Dans un pays où l’on dépasse les 1600 brasseries, fabricant plus de 2000 marques de bières et cumulant plus de 10 000 références différentes, cette nouvelle loi va faire bon nombres de satisfaits.
Quel impact sur les autres produits agroalimentaires ?
Cette nouvelle loi peut aussi faire bouger les lignes pour d’autres produits tels que le vin, la viande, le miel etc… La valorisation des produits agricoles et alimentaires est un enjeu fort de notre ère actuelle, et le marché de la bière vient sans doute de jeter un énorme pavé dans la marre de l’étiquetage et de la transparence.
Les choses risquent de bouger pour d’autres filières dans les mois à venir. Pour certains acteurs de l’agroalimentaire, il faudra donc s’appuyer sur d’autres éléments marketing pour parler un peu plus “vrai” à son consommateur. Pour l’heure, la crise sanitaire généralisée que connaît le monde en raison de la pandémie de COVID-19 retarde les avancées en la matière. Ce qui est certain, c’est que la transparence s’imposera un peu plus comme l’un des enjeux majeurs des acteurs de l’agroalimentaire.
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